Trop beau pour être vrai, le CELIAPP?

Depuis le 1er avril, il est possible pour les Canadiens qui souhaitent épargner pour l’achat d’une première maison de cotiser au nouveau CELIAPP, un programme d’épargne mis sur pied par le gouvernement fédéral qui fera des jaloux. Sur papier, le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété a l’air d’un canular du poisson d’avril tant il est avantageux pour les jeunes et moins jeunes épargnants.

Le CELIAPP permet de placer chaque année pendant 5 ans un montant maximum de 8000$, cotisation qui donne droit à un remboursement d’impôt significatif. En plus, les fonds investis et leurs rendements sont exemptés de retenues fiscales. Un hybride intéressant entre les avantages du REER et du CELI donc, ce CELIAPP.

Voyons voir en chiffres ce que ça donne maintenant : dans les faits, un investissement annuel de 8000$ aura un coût net de 5030$ après remboursement d’impôt pour un Canadien dont le salaire annuel est entre 50 000$ et 92 000$. Pas mal.

Pour un couple qui déciderait de mettre en commun leur CELIAPP pour une mise de fonds sur une propriété, les gains potentiels deviennent encore plus avantageux. On parle d’un montant pouvant aller jusqu’à 118 000$ après 10 ans pour deux CELIAPP mis en commun. Ça commence à être du sérieux.

Et ce n’est pas tout… la cotisation au CELIAPP est transférable d’une année à l’autre. Exemple : une contribution en 2023 de 5000$ permettrait à l’épargnant de pouvoir investir la balance du 8000$ maximum l’année suivante, soit 11 000$.

Seules restrictions: le CELIAPP il est ouvert aux épargnants canadiens de 18 à 71ans qui n’ont jamais acheté de propriété ou qui n’ont pas été propriétaire depuis au moins 5 ans. Facile.

Il est où le bémol?

Donc, trop beau pour être vrai le CELIAPP? Non, il s’agit d’une mesure avantageuse pour les Canadiens qui cherchent à acquérir une première maison dans un marché où l’accès à la  propriété est plus compliqué qu’il ne l’était il y a à peine une quinzaine d’années.

Tout n’est pas rose non plus au pays du CELIAPP. Des fiscalistes mettent en garde les épargnants que ce programme fédéral pourrait ne pas survivre à un changement de gouvernement. Certains spécialistes soulèvent aussi des doutes quant à la réponse que donne le gouvernement libéral avec le CELIAPP à la crise de l’accès à la propriété: la mesure avantage les Canadiens aisés et n’agit pas pour désengorger le marché de l’habitation au pays.

Ce sont des critiques honnêtes qui méritent d’être évoquées. 

Il convient aussi de rappeler que trop d’épargnes, c’est comme pas assez pour la majorité des Canadiens (la classe moyenne). Il est préférable de concentrer ses efforts d’épargne sur un REER, un CELI ou un CELIAPP en fonction d’objectifs à moyen long terme.

Le CELIAPP donc? On en profite le temps que ça dure si l’achat d’une maison est notre priorité et on diversifie notre épargne.

Le présent article a été rédigé par Pierre Dauth, qui est un représentant en fonds mutuel auprès d’Investia Services Financiers Inc., Ce document ne constitue pas une publication officielle d’Investia Services Financiers Inc. Les opinions (y compris les recommandations) exposées dans cet article n’appartiennent qu’à l’auteur; et ne sont pas nécessairement endossées par Investia Services Financiers Inc.

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